Autres Sites hebergés par SONTEC

0
0
0
s2sdefault

Contes & Legendes du Wassolon, du Mandé et d'ailleurs

 

 

Un vieillard très bavard qui aimait raconter aux enfants des trucs amusants 

Ce vieillard très vantard racontait sans cesse le courage Qu’il eut dans son jeune âge Mais un soir Il contait l’histoire D’un grand loup Qu’il avait assommé d’un seul coup lorsque les doigts notre vieillard Très frétillard se heurtèrent aux poils d’un chien errant 



Raconte la suite mon enfant… 



LA LEGENDE DE MANDEN MORI 

Le roi Narén Famagan avait trois(3) femmes :Sassouma BERETE, Sogolon CONDE et Namandjé CAMARA. Des années durant, Namandjé n’eut pas d’enfants. Le souci d’être mère l’obligea à se confier aux génies de la brousse. Soro ou Mori-Donso, ce Génie toujours muni de son arc à flèches s’était revêtu d’un corps humain pour répondre à l’appel pressant de la pauvre jeune femme. 

Mais son amitié était fondée sur le sang humain Namandjé pouvait-elle refuser une telle offre ? Certes non car le monde sait au Mandén ce que c’est ; avoir un enfant. 

Elle accepta et quelques mois plus tard la promesse fut réalisée : Namandjé CAMARA mit au monde un joli garçon. Le nom que le roi lui-même donna à son fils fut Boukari. 

Mais par déformation linguistique d’aucuns l’appelèrent Bouari et d’autres Bori. Confié par sa mère à Sogolon, les frères Soundiata et Bouari devinrent inséparables. 

Au cours d’une sortie, Bouari fut interpelé seul au cœur de la forêt par Soro le génie. Et après une rude bataille de vengeance ; Bouari réussit à vaincre le génie. Ainsi il s’empara de son arc à flèches (kala), son sifflet (simbon) et sa jumelle (su niado). Et depuis ce jour Bouari devint un excellant chasseur grâce à la puissance magique de ces outils de chasse. 



Au Mandén, lorsqu’un homme est célèbre, son nom est toujours précédé par celui ce sa mère ; d’où Mandjé-Bouari. Et comme sa célébrité avait fini par dépasser les frontières de son royaume, son nom devint Mandén –Bouari , puis Mandén-Bori ; et enfin de nos jours Mandén-Mori par déformation linguistique. 

Il fut le premier à entreprendre la campagne et forma autour de lui la première société secrète pour la chasse. C’est à partir de cette première forme d’organisation que la confrérie des chasseurs à vu jour. Kouroussa fut l’un de ses premiers hameaux créés au cours de ses déplacements. 

Le règne animal connut en cette époque un véritable carnage. Des années durant Mandén-Mori poursuivait ses campagnes. Mais un jour, il prit son arc à flèches et s’en alla en brousse. Ce fut sa dernière sortie. 

Certains racontent qu’il se serait perdu à NANFOULENTOU, une forêt très riche en faune. 

D’autres affirment qu’il fut dévoré par les bêtes sauvages ; et un dernier groupe estime qu’il continue à vivre dans la nature sous forme de diable. Mandén-Mori est considéré comme l’ancêtre vénéré de la confrérie des chasseurs. 

Son histoire est entourée de mystères. La chasse a certes existé bien avant Mandén-Mori ; mais la création de la confrérie des chasseurs ne peut être que son œuvre. Même au wassolon son nom éveille chez les chasseurs un élan d’orgueil et de satisfaction. Chacun veut se rattacher d’une façon générale à lui. 



Auteur: Diakaria Diakite