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Excellence,

 

J’ai l’honneur de venir par la présente, m’adresser solennellement à vous et vous féliciter chaleureusement pour avoir crevé l’abcès du mal du néocolonialisme, augurant ainsi de nouvelles perspectives d’espoir pour la renaissance de l’Afrique dans la liberté et dans la prospérité.  

En effet, grâce à vous et à votre courage, un vent nouveau d’indépendance et de souveraineté recouvrées souffle le continent, notamment l’Afrique noire francophone. Vous vous érigez désormais comme le héros de la lutte contre le néocolonialisme sous toutes ses formes. C’est-à-dire, le plus grand résistant contemporain à la domination de tout le temps, comme le fut Samori Touré contre les mêmes envahisseurs déguisés maintenant en coopérants, en son temps. Leurs arrière-grands-pères ont dominé et colonisé les nôtres, mais nous, la nouvelle génération, nous n’accepterons jamais de subir les mêmes pratiques esclavagistes, inhumaines et machiavéliques, de la part des descendants de ces mêmes peuples. 

Excellence,

Je fais partie de ceux qui avaient prédit le coup d’État au Mali et en république de Guinée, depuis 2018, tellement la situation sécuritaire et alimentaire se dégradait du jour au jour. Mais du fait que vous avez pris la décision de prendre les règnes du commandement du pays après avoir dégagé Ba Ndaou, a été quelque chose de salutaire pour votre pays et pour toute la région. Vous l’avez sauvé de la descente aux enfers, qui devrait aboutir à son morcellement systématique, comme ce fut le cas du continent noir, en 1884 à Berlin en Allemagne. Je fais également partie de ceux qui avaient prédit la victoire de l’armée malienne sur les forces du mal ou d’occupation.

Grâce à elle et sous votre leadership, aujourd’hui, les terroristes sont devenus comme une tortue débarrassée de sa carapace. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Alors que les apôtres du néocolonialisme et les analystes néonazis avaient prédit l’envahissement du Palais de Koulouba, si jamais la France et la MINUSMA pliaient bagages et quittaient le pays. Et maintenant comment sont-ils devenus, ces terroristes ? Je ne doute pas un instant que Kidal redeviendra sous le contrôle total de l’État malien.  J’imagine que dans trente ans, Kidal sera similaire à Dubaï par son attractivité sur tous les plans. 

Excellence,

Seuls la patience et le courage aideront le Mali à surmonter ce moment particulièrement difficile et plein d’embuches. Votre pays, notre pays, le Mali de Soudjata Keïta, est en voie de redevenir une nation respectée et respectable, comme d’ailleurs il l’avait été par le passé sous le règne de Modibo Keïta. Paix à son âme ! Vous n’en êtes pour rien dans la précarité dans laquelle les citoyens du Mali pataugent aujourd’hui. Elle est la conséquence des décennies de gestion calamiteuse du denier public par les démocrates délégués par le néocolon, pour ne pas dire des fakes démocrates. Heureusement que la majorité silencieuse y en est consciente. Elle sait que le pays est en guerre depuis une décennie maintenant, et que chacun doit faire preuve du don de soi pour éviter l’effondrement total du Mali, qui aura inéluctablement des conséquences sur les pays limitrophes.  

Excellence,

La plus grande erreur des africains a été de croire mordicus que ce sont les autres qui viendront développer leurs pays à leurs places, si on remplissait toutes les conditions que l’Occident nous dictait. Mais la principale menace pour vous et pour le Mali, c’est bien le modèle occidental de la démocratie, qui est fondé sur la corruption et la haute trahison. C’est un système corrompu et compromettant pour nous les africains. La corruption généralisée dans la gestion des affaires publiques, permettez-moi de le mentionner, peu anéantir à petit feu tous vos efforts consentis avec le sang des milliers de vos concitoyens. Paix à leurs âmes !

Excellence,

Si hier, l’ennemi de la révolution était la confusion, aujourd’hui, c’est la corruption généralisée qui l’est. Elle est un cancer de poumons économiques d’une nation. Et le vecteur principal de la corruption, c’est le modèle occidental de la démocratie, qui nous été savamment imposé au cours des décennies passées. Je veux parler de l’ingérence excessive de la France dans les affaires intérieures des pays africains. Elle a entrainé l’Occident et l’OTAN dans la déchéance. Il est temps pour l’Amérique de se désolidariser de la France, au risque de subir elle aussi le même sort qu’elle sur le continent. Autrement dit, puisque ce modèle était fondé sur le mensonge et sur la trahison, il s’est alors effondré avec fracas. Donc c’est un piège, qu’il faudra éviter de retomber dedans, d’autant plus que c’est plus facile de protéger un territoire que de le reconquérir. Il doit être d’abord débarrassé de ses incongruités ou impuretés, afin de l’adapter à nos réalités concrètes. Malheureusement le côté faible des africains, c’est l’argent. Et cela a un prix. Le nouveau colon ne lésinera pas sur des moyens pour tenter de corrompre des personnes au sein de votre entourage, afin de remettre en cause tout le succès accompli par vous et votre gouvernement sur le front pour la stabilisation du pays.  Bref, le plus important, c’est de savoir : quand et comment il faut quitter le pouvoir. Cela évite au pays de devenir le souhait de ses prédateurs tapis dans l’ombre.

Tout en attirant votre aimable attention sur la nécessité de préserver les acquis sous votre règne, Excellence Monsieur le Président, je vous saurai gré pour l’importance que vous auriez bien voulu accorder à ce message.

 

Fraternellement à vous,