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Comment mettre fin au vote communautariste ou identitaire dans notre pays ?  

Avec l’avenement du multipartisme, les elections présidentielles sont l’occasion d’expression de l’identite culturelle dans notre pays, donc source de conflits à caractère communautaire. Cela est dautant plus marqué lorsque deux candidats issus de deux différentes régions naturelles ou ethnies majoritaires au second tour. Mais lenjeu sera tout autre si les deux candidats venus en tête du premier tour du scrutin ou primaire sont issus de la même région ou ethnie. Les tensions ou violences électorales, si elles en auront, seront régionales, donc faciles à circonscrire. Ce nest pas évident que le renforcement des institutions met un terme à un conflit culturel ou identitaire ou idéologique vieux de plusieurs décennies.  

Système de Gouvernance à tour de rôle ou présidence tournante

Pour une paix durable dans notre pays, il faut instaurer un système de gouvernance à tour de rôle impliquant les quatre régions naturelles du pays. (À ne pas confondre la région naturelle à la région administrative). Un système démocratique participatif qui commence au niveau régional avec des primaires et se termine au niveau national avec l’élection du président issu de la région hôte. Ainsi, chaque parti politique agréé est libre de présenter un candidat régional. Et les deux venus en tête à la suite des primaires seront les candidats aux élections présidentielles au nom de la région hôte de la présidence. La particularité avec le système classique actuel, c’est que le vote est national mais les candidats aux élections présidentielles sont issus d’une même région, la région hôte.  

Recomposition du paysage politique pour l’adoption du bipartisme

Dans le cadre d’une éventuelle réforme du paysage politique dans notre pays, il serait intéressant de promouvoir l’organisation des primaires pour le choix des candidats aux élections présidentielles. Ce mode de scrutin oblige des alliances, qui conduisent, au finish, à la formation de deux, voire trois blocs ou courants. Il faudra aussi introduire un système de parrainage, tout en renforçant l’audit des partis politiques. Cela permettra non seulement d’empêcher des candidatures fantaisistes aux élections, mais d’éviter aussi l’existence des partis fantômes dans le paysage politique.

 Bref aperçu sur l’histoire de la présidence tournante

Le système de présidence tournante ou participative est un mode de fonctionnement où le président d’une institution est désigné temporairement, en fonction de paramètres dépendant de sa nationalité, de son origine, de son territoire. Le plus souvent ce type de présidence est utilisé dans les organisations internationalesIl peut aussi être utilisé dans des pays où il y a des tensions entre communautés, afin de ramener la paix. Beaucoup de pays comme la Suisse, où le pouvoir se partage entre trois confédérations, vingt-six (26) cantons et plus de 2250 communes ; il y a aussi la Belgique où il est partagé entre les Flamands et Wallons, afin de maintenir la concorde nationale. Chaque pays occidental possède un modèle démocratique adapté à leurs réalités concrètes. En Afrique, au Nigeria, un simple accord entre acteurs politiques pour une présidence tournante entre le Nord et le Sud, a permis de ramener, globalement, la stabilité sociopolitique au Nigeria. Qu’est-ce qui nous empêche nous aussi à réfléchir comme les autres pour trouver une formule démocratique adaptée à nos réalités concrètes ?

Avantages et inconvénients d’une présidence tournante

La présidence tournante permet même à des minorités d’accéder au pouvoir et de faire prévaloir leur point de vue. Elle évite les problèmes de susceptibilité et de jalousie entre communautés. Elle permet déviter les interminables négociations ou dialogues et blocages politiques. Cependant avec une courte durée des mandats, elle entraine aussi une forme d’instabilité. C’est souvent le cas des Organisations internationales.

 Gouvernance démocratique de proximité

La république pluriethnique est une évidence en Afrique. La Guinée ne fait pas exception à cette réalité. Pour une gouvernance démocratique participative, chaque ethnie ou communauté doit être représentée au sein d’un conseil, par exemple un conseil régional. Avec les quatre (4) régions naturelles du pays, on aura quatre (4) grands conseils régionaux. Les attributions et le fonctionnement de ces conseils régionaux seront définis, dont les sièges seront situés dans les capitales régionales comme prévu par le code des collectivités. Ils seront dotés chacun d’un budget de fonctionnement. Les membres de chaque conseil seront élus par leurs communautés ou ethnies.

Le nationalisme ethnique n’est par nature ni bénéfique ni maléfique au système politique dans son ensemble. Tout dépend de ses stratégies et modes d’articulation à l’État.

 Choix de la région hôte

Le choix peut se faire par un simple tirage au sort. On fait un premier tirage pour choisir la première région hôte de la présidence. Avant la fin du mandat de celle-ci, on organise un nouveau tirage pour choisir la seconde région hôte, et ainsi de suite. Une fois la troisième région hôte connue, la quatrième est automatiquement connue elle-aussi, car il s’agit les quatre régions naturelles du pays. Le schéma de la présidence tournante étant alors dessiné ou connu, on n’aura plus besoin d’organiser d’autre tirage au sort. Il faut noter aussi que le choix de la région hôte peut se faire aussi suivant l’ordre alphabétique français des noms des régions. Tout dépend du consensus.

 Durée de mandat  

Un mandat dune durée de 5 ans non renouvelable pour chaque région et pour chaque candidat, est suffisant. Avec les quatre (4) régions naturelles du pays, le cycle va durer 20 ans. Une longue durée de mandat a des avantages, tout comme des inconvénients. Il en est de même lorsqu’elle est trop courte aussi. Il faut juste trouver la durée raisonnable, acceptable par tous.

 Constitution de l’Assemblée des élus du peuple

Il serait mieux de constituer deux chambres, à savoir : la chambre des représentants des ethnies ou communautés, dont le nombre par région à la proportionnelle sera défini et la chambre haute composée des sénateurs. En d’autres termes, on doit avoir une assemblée constituée des députés ou conseillers régionaux et une autre constituée des députés nationaux ou sénateurs élus également à la proportionnelle. Les premiers vont s’occuper des lois organiques et ordinaires qui s’appliquent sur les communautés; tandis que les derniers s’occuperont de ce qui est constitutionnel, national.

Éligibilité des candidats présidentiels régionaux

Il s’agit d’abord de procéder au recensement et à l’établissement des cartes biométriques où l’ethnie et la région d’origine de chaque citoyen seront clairement mentionnées dessus. L’identité culturelle n’est pas à dissimuler. C’est une réalité dans notre pays et dans la plupart des pays africains. Chaque candidat doit pouvoir maîtriser parfaitement une langue de la région dont il se réclame et y résider permanemment d’au moins 5 ans avant les élections primaires; ces élections déboucheront sur le choix des candidats régionaux pour les élections présidentielles. Tout dépend du consensus ;

 Double appartenance régionale pour certaines communautés

Ces communautés sont culturellement identiques, mais qui sont administrativement séparées. Donc, un statut particulier peut être accordé aux citoyens des Préfectures et Sous-préfectures administrativement attachées à une région, alors qu’ils gardent jalousement en eux leurs identités culturelles, comme Télimélé dans la région administrative de Kindia ou Dinguiraye et Dabola dans Faranah. Par exemple, qu’il soit accordé une double appartenance aux habitants des localités concernées par cette particularité. Ainsi, ceux qui veulent se présenter comme candidats régionaux aux élections présidentielles selon la culture dont ils se reconnaissent, peuvent le faire librement. D’autres critères peuvent être éventuellement élaborés pour éviter l’amalgame et des conflits d’intérêts inutiles.

Organisation des élections primaires régionales

La première région hôte organise les élections primaires dont prendront part l’ensemble des partis politiques existants; mais ces partis seront présidés seulement que par les candidats issus de cette région, la région hôte. Les deux premiers candidats venus en tête du scrutin, sous la houlette de leurs partis politiques d’origine, peuvent former deux coalitions politiques. Ceux qui ne seront ni de la gauche ni de la droite, seront simplement des centristes ou des indécis. Ces derniers seront départagés par l’ensemble des électeurs du pays. Le vainqueur est d’office le Président de la République, dont les prérogatives seront préalablement bien définies. Les questions à dimension nationale sont traitées par le Président de la République, celles qui sont régionales par les gouverneurs des régions.

Siège des institutions  

Pour un départ, la zone spéciale de Conakry peut être maintenue comme siège des institutions. Mais àl’avenir, il serait mieux de créer une nouvelle capitale administrative (une nouvelle ville), de préférence dans le centre du pays, pour abriter le siège des institutions, dont la Présidence de la république.

 Choix du Premier ministre

Le choix du Premier ministre doit être strictement consensuel. Il ne doit provenir de la même région que le Président de la république. Ce dernier propose au Senat ou à l’Assemblée trois (3) personnes provenant chacune d’une région naturelle du pays. D’autres critères peuvent être éventuellement définis. Quoiqu’il en soit, tout dépend du consensus national préalablement établi. Le CRASSOG propose simplement les grandes idées en attendant la mise en place d’une commission nationale de réflexion sur l’avenir de la stabilité sociopolitique du pays.

Obstacles pour la réalisation des réformes politiques 

  S’il y a un obstacle majeur pour la réalisation de ce projet de réforme, c’est bien le manque de volonté de la part des acteurs politiques et de la société civile. Pour l’opposition, le chef de file notamment, il va simplement retarder son tour d’accéder au pouvoir. En plus, chaque leader politique croit avoir une baguette magique pour ramener la paix et la concorde nationale une fois élu à la magistrature suprême du pays. CRASSOG trouve cela utopique, car les causes de l’échec du multipartisme sont systémiques et idéologiques. Il y a aussi l’endettement des leaders politiques; puisqu’on ne sait pas comment les gens se débrouillent pour obtenir le financement de leurs activités politiques. Donc ce n’est pas évident que les leaders ayant longtemps investi en politique pour être président de la république soutiennent une telle initiative. Les préoccupations sont ailleurs.

Risques de dérapage et garde-fous

Les risques de dérapage dont craignent beaucoup de personnes, sont : la confiscation du pouvoir par la première région hôte de cette présidence tournante, le choix des candidats régionaux aux élections présidentielles, le partage inégal des recettes de l’État et des dons des partenaires au développement au profit de la région hôte ; il y a aussi le recrutement des agents de l’administration que la région hôte peut se faire la part du lion. Pourtant il y a des moyens de prévenir tous ces risques de dérapage en mettant en place des garde-fous solides, comme par exemple la mise d’un conseil constitutionnel composé de trois (3) juges représentant chacun une région, exceptée la région hôte, dont les critères d’éligibilité ou de choix et les attributions seront définis.

Conclusion

L’instauration d’un système de présidence tournante ou gouvernance à tour de rôle donne une chance égale a chaque région ou identité culturelle, qu’elle soit minoritaire ou majoritaire, de présider les destinées de notre pays. Chaque région sera gérée par un conseil régional. Le gouvernement central joue le rôle de fédérateur. Ce système pourra mettre fin à la stigmatisation ethnique. Ce ne sont pas les électionsqui pourront résoudre ce problème, encore moins le renforcement des instituions. Lethnocentrisme ou le régionalisme est une maladie psychologique extrêmedifficile à guérir. Et tout le monde est infecté du virus de cette maladie.        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensemble pour des réformes politiques !

 

 

 

Ensemble pour un avenir stable !

 

 

L’avis de chacun compte !

 

 

Merci !